samedi 20 juillet 2019

Démission de François de Rugy : " Le homard m'a tué !"


L'actualité, avec la démission cette semaine de François de Rugy de ses fonctions de ministre de la transition écologique et solidaire, suite à la croquignolesque affaire du "Homard Gate" révélée par Médiapart, nous offre un nouvel exemple de la déconnexion d'avec le réel dont certains (certes pas tous) responsables politiques souffrent encore !

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A vous retrouver prochainement pour un nouveau sonnet revisitant notre monde politique…


16 Juillet 2019

 
        En politique, comme dans bien d’autres domaines de l’activité humaine, il y a essentiellement deux manières de parvenir aux plus hautes fonctions.
Tout d’abord, ce que l’on aimerait croire être la plus fréquente manière, en obtenant la logique récompense de ses mérites ou qualités. Mais aussi, parfois, en usant de son entregent, voire pire de comportements douteux.

Dans le cas de François de Rugy, il ne fait guère de doute que son ascension vers les plus hautes fonctions politiques doive plus à la seconde façon qu’à la première.

Qu’on se souvienne, alors simple député écologiste, il avait pris part à la primaire de gauche de Janvier 2017 où, malgré un score modeste de 3,81%, il avait plutôt laissé bonne impression.
Toutefois, à peine éliminé, il reniait l’engagement pris par chaque participant à cette primaire de soutenir le candidat finalement élu, en l’occurrence Benoit Hamon. Et pire même apportait un soutien tout opportuniste au favori des sondages, Emmanuel Macron.
Lequel, avec cet inespéré soutien venu de la gauche, se trouvait tout heureux d’avoir quelque argument à présenter pour tenter de laisser penser qu’il n’était pas que de droite. Ce qui valait bien une certaine récompense, le moment venu.

 
Ainsi cette subite conversion permis au renégat d’atteindre des fonctions qui, au regard de ses seuls mérites, eussent parues improbables peu de temps avant : Président de l’Assemblée nationale puis Ministre d’Etat de la transition écologique et solidaire !

Hélas pour lui cette soudaine réussite politique lui fit oublier toute mesure et que certaines mœurs d’autrefois n’étaient dorénavant plus acceptées. Dans ses luxueux appartements de Président de l’Assemblée à l’Hôtel de Lassay se déroulèrent ainsi, aux frais du contribuable, plusieurs dîners du genre fastueux (bouteilles de vins fins, riches plats de homard) où l’on comptait bien plus de simples amis de lui-même ou de sa récente épouse que de personnalités se trouvant là légitimement dans le cadre de ses fonctions.

 
Et, comme à notre époque, plus rien ne reste longtemps caché, une presse curieuse finit par lever ce lièvre, ce qui en quelques jours le contraignit à démissionner de ses fonctions de ministre.
On aurait alors pu l’imaginer, paraphrasant une phrase célèbre d’une affaire criminelle fort médiatisée de l’année 1991, s’exclamer :
« Le homard m’a tué ! » 

                                     

 

 
                               LE HOMARD
 
       Tout juste éliminé, sans même qu’il parvienne
        Au bout de cette primaire où la gauche se fracture,
        Il s’était hâté de renier sa signature
        Et d’aller picorer à la soupe macronienne.
 
        Si peu moral fût-il, presque tous en conviennent,
        Ce piètre recyclage lui valut en pâture
        Des députés la plus haute magistrature,
        Inespérée pour une compétence fort moyenne.
 
        Hélas il abusa, à l’Hôtel de Lassay,
        De dîners aux mets fins où souvent il plaçait
        Plus d’amis que de gens liés à sa fonction.
 
        A sortir telles affaires une presse habituée
        L’ayant alors ciblé jusqu’à l’extrême-onction,
        On le surprit à dire : « Le homard m’a tué ! »
 

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