L'actualité, avec la démission cette semaine de François de Rugy de ses fonctions de ministre de la transition écologique et solidaire, suite à la croquignolesque affaire du "Homard Gate" révélée par Médiapart, nous offre un nouvel exemple de la déconnexion d'avec le réel dont certains (certes pas tous) responsables politiques souffrent encore !
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A vous retrouver prochainement pour un nouveau sonnet revisitant notre monde politique…
16 Juillet 2019
En politique, comme
dans bien d’autres domaines de l’activité humaine, il y a essentiellement deux
manières de parvenir aux plus hautes fonctions.
Tout
d’abord, ce que l’on aimerait croire être la plus fréquente manière, en
obtenant la logique récompense de ses mérites ou qualités. Mais aussi, parfois,
en usant de son entregent, voire pire de comportements douteux.
Dans
le cas de François de Rugy, il ne fait guère de doute que son ascension vers
les plus hautes fonctions politiques doive plus à la seconde façon qu’à la
première.
Qu’on
se souvienne, alors simple député écologiste, il avait pris part à la primaire
de gauche de Janvier 2017 où, malgré un score modeste de 3,81%, il avait plutôt
laissé bonne impression.
Toutefois,
à peine éliminé, il reniait l’engagement pris par chaque participant à cette
primaire de soutenir le candidat finalement élu, en l’occurrence Benoit Hamon.
Et pire même apportait un soutien tout opportuniste au favori des sondages,
Emmanuel Macron.Lequel, avec cet inespéré soutien venu de la gauche, se trouvait tout heureux d’avoir quelque argument à présenter pour tenter de laisser penser qu’il n’était pas que de droite. Ce qui valait bien une certaine récompense, le moment venu.
Ainsi
cette subite conversion permis au renégat d’atteindre des fonctions qui, au
regard de ses seuls mérites, eussent parues improbables peu de temps avant
: Président de l’Assemblée nationale puis Ministre d’Etat de la transition
écologique et solidaire !
Hélas
pour lui cette soudaine réussite politique lui fit oublier toute mesure et que
certaines mœurs d’autrefois n’étaient dorénavant plus acceptées. Dans ses
luxueux appartements de Président de l’Assemblée à l’Hôtel de Lassay se
déroulèrent ainsi, aux frais du contribuable, plusieurs dîners du genre fastueux
(bouteilles de vins fins, riches plats de homard) où l’on comptait bien plus de
simples amis de lui-même ou de sa récente épouse que de personnalités se
trouvant là légitimement dans le cadre de ses fonctions.
On aurait alors pu l’imaginer, paraphrasant une phrase célèbre d’une affaire criminelle fort médiatisée de l’année 1991, s’exclamer :
« Le homard m’a tué ! »
LE HOMARD
Tout juste éliminé, sans même qu’il parvienne
Au bout de cette
primaire où la gauche se fracture,
Il s’était hâté de
renier sa signature
Et d’aller picorer à
la soupe macronienne.
Si peu moral fût-il,
presque tous en conviennent,
Ce piètre recyclage
lui valut en pâture
Des députés la plus
haute magistrature,
Inespérée pour une
compétence fort moyenne.
Hélas il abusa, à
l’Hôtel de Lassay,
De dîners aux mets
fins où souvent il plaçait
Plus d’amis que de
gens liés à sa fonction.
A sortir telles
affaires une presse habituée
L’ayant alors ciblé
jusqu’à l’extrême-onction,
On le surprit à
dire : « Le homard m’a tué ! »