jeudi 30 août 2018

La démission de Nicolas Hulot sous la forme poétique et humoristique du sonnet classique

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Actualité oblige, le sonnet de ce jour sera consacré à la démission (surprise ?) de Nicolas Hulot de son poste de ministre de la transition écologique.

                                                               28 Août 2018


                Certes depuis un moment on sentait bien la chose possible, l’homme ayant progressivement pris la mesure du peu d’influence réelle qu’il exerçait, en matière d’écologie, sur les choix présidentiels et du pouvoir de nuisance des divers lobbies que son action venait contrarier.

Il n’en demeure pas moins que sa démission surprise, en direct de la matinale de France-Inter, outre qu’elle offrit un rare moment de sincérité politique et humaine, constitua comme un coup de tonnerre pour la macronie qui perdait là « sa plus belle prise ».

Celle qu’on affichait en bonne place dans la vitrine ministérielle en espérant se donner un beau vernis écologique sans trop changer par ailleurs les règles d’un jeu économique actuellement délétère pour l’homme et sa planète.
Celle pour laquelle, par crainte déjà de la perdre, on n’avait pas hésité à sceller le dernier clou sur le cercueil de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
 
Hélas le ministre tant convoité avait fini par admettre qu’il n’était qu’un paravent vert, une sorte d’alibi écologique nullement en mesure de peser sur les choix décisifs effectués à l’abri des regards.
Et, comme on l’a bien senti lors de son entretien-démission, il se posait de plus en plus la question de savoir si le modèle libéral n’était pas foncièrement incompatible avec le combat écologique.
 
Ne reste qu’à souhaiter que sa décision puisse véritablement réveiller les consciences sur l’urgence pour notre planète, notre santé de changer de paradigme.
Et d’en finir avec cette vision qui trop souvent considère l’écologie comme ennemie de l’économie. Non, en acceptant de changer de modèle on peut accoucher d’une économie créatrice d’emplois en faveur du développement durable et de l’humain.

Mais le « coup de tonnerre » Hulot durera-t-il plus de quinze jours?      Il est malheureusement permis d’en douter !


 
 
                   LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT
 
        Si l’on est honnête homme porteur de convictions,
        Demeurer ministre semble un art difficile
        Quand entre deux extrêmes trop de pensées oscillent :
        Avaler des couleuvres ou rester dans l’action ?
 
        Et lorsqu’on réalise n’être guère que caution
        Visant à faire croire aux citoyens dociles
        A une vraie prise en compte des problèmes qui défilent,
        Sonne l’heure qu’on démissionne après mûre réflexion.
 
        Surtout quand il s’agit de questions aussi graves
        Que celles qui l’avenir de notre planète entravent,
        Cette terre menaçant de devenir un brûlot.
 
        Espérons toutefois qu’un tel coup de tonnerre
        Réveille des consciences jusqu’alors débonnaires
        Et rende utiles « les vacances de Monsieur Hulot ».
 

 
 

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Le prochain article, publié le 10 septembre, sera consacré à un sonnet revisitant l'escapade de Nicolas Sarkozy sur le yacht de Vincent Bolloré, quelques jours avant son investiture officielle en mai 2007.

mercredi 15 août 2018



                                    Dimanche 6 Mai 2007
   

Soirée de Nicolas Sarkozy au Fouquet's le 6 mai 2007

Sous la forme originale du sonnet poétique

                                                

                Tout juste élu, Nicolas Sarkozy vient fêter son élection au Fouquet’s, établissement huppé situé à proximité des Champs-Elysées.

Ce choix lui sera beaucoup reproché et « la soirée du Fouquet’s » deviendra une sorte de marqueur idéologique de son quinquennat dont il aura grand peine à se défaire.

Toutefois, si cette soirée peut à juste titre lui être reprochée, c’est bien souvent pour de mauvaises raisons.

En effet la bonne question à se poser n’était pas « Où fêtes tu ta victoire ? », mais bien « Avec qui fêtes tu ta victoire ? ».

Car qu’un homme qui en a les moyens aille célébrer, avec sa famille et ses plus proches collaborateurs, un évènement aussi important que le gain d’une élection présidentielle, même dans un établissement chic et luxueux, n’est en rien scandaleux.

Non, le vrai problème est d’oublier que juste élu à une telle fonction, l’on se doit de tenter d’incarner la diversité de la nation : modestes comme nantis, faibles comme puissants.

Or la liste des invités à cette soirée, hormis quelques vedettes du spectacle, était très majoritairement composée de puissants et fortunés chefs d’entreprises (notamment Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Serge Dassault, Albert Frère, Henri Proglio, Patrick Kron).
Pas vraiment une représentation de la diversité nationale !

D’autant plus une faute qu’on ne peut dès lors s’empêcher de penser que tout ce gotha a pu contribuer à faire élire le nouveau maître… lequel ne manquera pas de renvoyer l’ascenseur.

Oui, si l’erreur fut de célébrer son triomphe en restaurant de classe, ce fut bien parce que, ce soir là, c’était avant tout un restaurant de « classe sociale » !
Et l’excuse, souvent avancée par la suite, que la liste des invités aurait en fait été établie par Cécilia Sarkozy ne change rien à la « faute républicaine » commise dès ce soir là !


 
 
                       MAUVAIS PRÉSAGE

 

        A peine sorti du suffrage universel
        L’homme devenu Président cultivait les symboles.
        Au pays divisé il aimait faire obole
        De paroles et d’actions montrant qu’il le rescelle.

        Mai deux mille sept, hélas, voit poindre d’autres ficelles,
        Symptômes d’une république aux fragiles guiboles.
        Le symbole cette année est piètre faribole
        Dont on pressent déjà le poison qu’elle recèle.

        Pour fêter sa victoire ouvrant nouvelles pages,
        Le héros a convié tout un aréopage
        De puissants et nantis en restaurant de classe.

        Celui nous représentant est-il même conscient
        De la faute commise en ce quasi palace
        Où il ne prit mesure de fonction Président ?
 
 

 
              

         
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Nous nous retrouverons le 30 Août pour un nouveau sonnet qui évoquera, quelques jours avant l’investiture officielle de Nicolas Sarkozy en mai 2007, l’épisode de la croisière au large de Malte sur le yacht de Vincent Bolloré.

              
 

lundi 6 août 2018


Parmi les nombreuses passions qui m’animent, figurent l’attrait de la belle écriture et l’intérêt pour la chose politique.

La politique pour ce qu’elle véhicule d’idées, de choix, de valeurs appelés, qu’on le veuille ou non, à avoir une incidence sur nos vies. Car comme je me plais à le faire remarquer à ceux qui me disent « Oh, moi je ne m’intéresse pas à la politique » : même si vous ne vous intéressez pas à la politique, la politique s’intéressera à vos vies !

La politique aussi pour son aspect « comédie humaine » avec les  luttes de pouvoir et les trucs et astuces dont usent les personnages de ce microcosme pour parvenir aux sommets ou s’y maintenir, en tentant de nous convaincre que c’est uniquement pour notre bien et jamais, ô grand jamais, pour bénéficier aussi d’une position avantageuse et pour flatter leur ego.

Oui, j’aime la belle écriture et la politique…

Puis un beau jour je me suis dit : Pourquoi donc ne pas tenter de marier ces deux centres d’intérêt ?

C’est ainsi que sont nés ces « Sonnets politiques » qui sous la forme poétique et chantante du sonnet classique dressent de petits portraits humoristiques, caustiques, satiriques, voire un brin irrévérencieux  mais néanmoins, à leur manière, fins analystes de la situation politique du moment.

Un peu dans l’esprit, toutes proportions gardées, des libelles ou pamphlets de l’Ancien régime.

J’espère que vous prendrez autant de plaisir à les lire que j’en eus à les composer.

Et je serais heureux de partager vos réactions, par exemple à l’adresse laplumecitoyenne@gmail.com

 Et puis si cette lecture vous fut plaisante, n’hésitez pas à faire connaître ce site autour de vous !
 



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L'affaire Benalla qui éclate en Juillet 2018

Sous la forme originale du sonnet poétique


 
Avant, dans les mois à venir, de revisiter en sonnets certains moments des quinquennats Sarkozy et Hollande, je vous propose de débuter par une affaire récente qui a fort animé le mois de juillet 2018 : l’affaire Benalla.

Une affaire qui, outre la dérive personnelle d’un jeune ambitieux, semble bien montrer comment le système Macron, parti de presque rien, s’est bâti aussi en s’appuyant sur de tels individus, comment de tels protégés ont pu se croire intouchables, comment nulle sanction sérieuse ne paraît avoir été prise, comment personne ne semble avoir osé mettre « le maître » en garde contre les conséquences fâcheuses d’une telle attitude.

Comment ce « nouveau monde » dont tant se vantent les macronistes peut parfois avoir ainsi de furieuses ressemblances avec les plus mauvais côtés du supposé ancien monde !
 
 

                        PREMIER MAI

         Un jeune homme pressé du nom de Benalla
         Avait jugé utile pour booster sa carrière
         De bien mettre ses pas, sans faire de manière,
         Dans ceux de l’homme qui vers l’Elysée s’en alla.

         Grisé par le succès, tellement il s’emballa
         Qu’un jour de premier mai il franchit la barrière
         En se faisant passer de la gent policière,
         Ce qu’un journal curieux au monde déballa.

         L’on découvrit alors du prince nous gouvernant,
         Malgré force mensonges, qu’il fut tôt au courant
         Mais n’avait pris vraiment nulle sanction notable.

         Et que l’esprit de cour, même sans roi ni empereur,
         Retint les conseillers de lui dire son erreur,
         Préférant les courbettes au courage véritable.
 
 
 

 
 
Après cette entrée en matière, je vous propose de nous retrouver aux environs du 15 août pour revivre, en sonnet, la fameuse soirée du "Fouquet's" inauguratrice, à sa manière, du quinquennat Sarkozy en mai 2007.