12 Juillet 2007
Attention ! Le sonnet proprement dit figure après le petit texte de présentation.
Ne
nous y trompons pas, les politiques, surtout lorsqu’ils occupent les plus
hautes fonctions, font rarement les choses par hasard, sans raison avouée ou
cachée.
Ainsi
lorsque le 12 juillet 2007 Nicolas Sarkozy, fraîchement élu Président de la
République, s’en vient prononcer dans la bonne ville d’Epinal un discours sur
le rôle des institutions de la Vème République et la « démocratie
irréprochable », ce n’est pas spécialement parce qu’il aurait eu un faible
pour la Cité des images ou la « petite Place des Vosges ».
Mais
bien plutôt parce qu’il souhaitait s’inscrire dans les pas du Général qui, le
29 Septembre 1946, avait prononcé dans cette même ville un discours important.
Se poser en quelque sorte en digne successeur de son illustre
prédécesseur !
En
effet, trois mois après le discours de Bayeux, le Général de Gaulle avait
prononcé dans la cité vosgienne un second discours préfigurant les thèmes de ce
que seraient les fondements de la future Vème République.
Certes,
pour apparaître plus encore s’inscrivant dans la geste gaullienne, Nicolas
Sarkozy aurait pu choisir de tenir son discours à Bayeux plutôt qu’à Epinal, le
premier ayant laissé plus de traces dans la mémoire collective.
Mais,
outre que la ficelle eût été plus épaisse encore, n’y avait-il pas le risque
que les habits du Général n’apparaissent tellement trop grands … et pas
seulement du fait de la taille des personnages … que la manœuvre n’ait
alors plus aucune chance de passer inaperçue ?
DE TROP GRANDS HABITS
Tout juste parvenu jusqu’au suprême étage,
Il s’en vint discourir
en bonne ville d’Epinal.
Le thème importait
peu, seul comptait au final
Qu’il emboîtât le
pas d’un illustre personnage.
Il se pensait ainsi
paraître digne héritage
Du fameux Général
qui marqua les annales
Et, septembre
quarante-six, discours original
Avait tenu dans la
même Cité des Images.
Comment croire
qu’avec tant d’éminents conseillers
Il n’ait perçu sur
lui de manière notoire
Habits du Général
tellement dépareillés ?
Car aucun courtisan
ne risqua de déplaire
En lui disant trop
grands et trop chargés d’Histoire
Ces vêtements en
lesquels il songeait se complaire.