Dimanche 6 Mai 2007
Soirée de Nicolas Sarkozy au Fouquet's le 6 mai 2007
Sous la forme originale du sonnet poétique
Tout juste élu, Nicolas Sarkozy
vient fêter son élection au Fouquet’s, établissement huppé situé à proximité
des Champs-Elysées.
Ce
choix lui sera beaucoup reproché et « la soirée du Fouquet’s »
deviendra une sorte de marqueur idéologique de son quinquennat dont il aura
grand peine à se défaire.
Toutefois,
si cette soirée peut à juste titre lui être reprochée, c’est bien souvent pour
de mauvaises raisons.
En
effet la bonne question à se poser n’était pas « Où fêtes tu ta
victoire ? », mais bien « Avec qui fêtes tu ta victoire ? ».
Car
qu’un homme qui en a les moyens aille célébrer, avec sa famille et ses plus
proches collaborateurs, un évènement aussi important que le gain d’une élection
présidentielle, même dans un établissement chic et luxueux, n’est en rien
scandaleux.
Non,
le vrai problème est d’oublier que juste élu à une telle fonction, l’on se doit
de tenter d’incarner la diversité de la nation : modestes comme nantis,
faibles comme puissants.
Or
la liste des invités à cette soirée, hormis quelques vedettes du spectacle,
était très majoritairement composée de puissants et fortunés chefs
d’entreprises (notamment Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Serge Dassault, Albert
Frère, Henri Proglio, Patrick Kron).
Pas
vraiment une représentation de la diversité nationale !
D’autant
plus une faute qu’on ne peut dès lors s’empêcher de penser que tout ce gotha a
pu contribuer à faire élire le nouveau maître… lequel ne manquera pas de
renvoyer l’ascenseur.
Oui,
si l’erreur fut de célébrer son triomphe en restaurant de classe, ce fut bien
parce que, ce soir là, c’était avant tout un restaurant de « classe
sociale » !
Et l’excuse, souvent
avancée par la suite, que la liste des invités aurait en fait été établie par
Cécilia Sarkozy ne change rien à la « faute républicaine » commise
dès ce soir là !
MAUVAIS PRÉSAGE
A peine sorti du suffrage universel
L’homme devenu Président cultivait les symboles.
Au pays divisé il aimait faire obole
De paroles et d’actions montrant qu’il le rescelle.
Mai deux mille sept, hélas, voit poindre d’autres ficelles,
Symptômes d’une république aux fragiles guiboles.
Le symbole cette année est piètre faribole
Dont on pressent déjà le poison qu’elle recèle.
Pour fêter sa victoire ouvrant nouvelles pages,
Le héros a convié tout un aréopage
De puissants et nantis en restaurant de classe.
Celui nous représentant est-il même conscient
De la faute commise en ce quasi palace
Où il ne prit mesure de fonction Président ?
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