7 au 9 Mai 2007
Attention ! Le sonnet proprement dit figure après le petit texte de présentation.
Quelques
semaines avant l’élection présidentielle, lorsque déjà il pressentait qu’il ne
pouvait plus perdre, Nicolas Sarkozy avait éprouvé le besoin d’apparaître aux
yeux des Français comme plus posé, plus réfléchi, empreint de la gravité de la
fonction qu’il ne doutait guère d’exercer sous peu.
A
cet effet il n’avait d’ailleurs pas hésité d’annoncer son intention de faire, avant
l’investiture officielle, une « retraite
pour habiter la fonction, prendre la mesure de la gravité des charges qui
pèseront désormais sur mes épaules ».
Connaissant
l’impulsivité et l’activisme, voire le bougisme constant du personnage, ce
genre de déclaration avait certes un peu surpris. Mais l’engagement avait été
pris publiquement et l’on n’imaginait guère, qu’une fois élu, il puisse être
renié.
Du
reste il avait même été évoqué une retraite dans un monastère que certains
journalistes tentaient déjà de deviner.
Or,
dès le lendemain de l’élection, il apparut que la dite retraite s’effectuerait,
durant trois jours, au large de l’île de Malte sur le « Paloma » un
confortable yacht mis à disposition par le milliardaire Vincent Bolloré. A
priori pas l’endroit idéal pour bien s’imprégner de la lourde charge à venir !
Il
est vrai que, pour un homme dont l’épouse était déjà presque en totale rupture
et proche du divorce, ce genre de croisière offrait sans doute plus de chances
de la retenir quelque peu.
Mais
l’aspect « nouveau riche » de l’affaire heurta beaucoup une opinion
publique souvent en proie aux multiples problèmes d’une existence difficile. Argument
balayé par des proches de l’intéressé faisant remarquer qu’il n’y avait pas
lieu de s’indigner puisque, tout cela étant offert au presque Président, cela
ne coûtait pas un sou aux finances publiques.
Sans
même remarquer que cela pointait le curseur sur le fait, peut-être plus
regrettable encore, que le futur maître du pays risquait fort de se trouver
comme redevable, d’une manière ou d’une autre, de celui lui ayant prodigué une
sorte de cadeau.
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CURIEUX MONASTÈRE
Il avait fait entendre
que sitôt l’élection
Il se retirerait en
certain monastère
Pour, quelques jours
durant, dans un décor austère
Pouvoir bien
s’imprégner de ses futures fonctions.
Or telle soif monacale
très vite fit défection
Et le lieu de
retraite, par un curieux mystère,
Devint grand yacht
croisant, pas même Finistère,
Tout au large de Malte
avec ostentation.
Cela collait bien
mieux au futur président
Qu’on imaginait mal en
humble résident
Aux journées
simplement de pensées colorées.
Si le droit aux
vacances est certes recevable,
Quand elles se
trouvent offertes par Monsieur Bolloré,
Ne s’expose-t-on pas à
sembler redevable ?
Nous nous retrouverons le 20 Septembre pour revisiter, toujours avec humour et poésie, quelques péripéties du 15 Mai 2012, jour de l'investiture officielle de François Hollande.
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